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On les appelle « nègres », « prête-plume » ou encore « ghost writers » (en français : écrivains fantômes). Ce sont des copywriters de l’ombre qui écrivent pour de grands noms, et ce, sans jamais signer leurs articles et autres écrits. Précieux communicateurs, ils déploient en sous-main de belles compétences rédactionnelles. Mais ce n’est pas tout : être ghost writer est un métier, qui requiert certaines qualités.

#1 La discrétion

Le ghost writer fait vœu de discrétion. Hors de question en effet d’aller claironner qu’il prête sa plume à tel ou tel personnage public. Il en va d’une certaine déontologie. Une indiscrétion de ce type compromettrait la relation au client pour qui il écrit, voire la réputation tant de l’un que de l’autre.

#2 L’humilité

Rédacteur de l’ombre, le ghost writer s’est déshabitué de la lumière. Qu’il écrive un article d’opinion repris ensuite dans toute la presse ou qu’il livre un roman à succès, son nom n’apparaîtra jamais nulle part. Qui sera sous le feu des projecteurs ? Uniquement l’homme ou la femme public(que) au service de qui il est. Ego démesurés s’abstenir.

#3 L’empathie

Ce copywriter illustrement méconnu a non seulement une bonne plume, mais aussi une excellente oreille. Il doit en effet savoir écouter son client et se mettre à sa place. Cette empathie va permettre de retranscrire au mieux les idées de son interlocuteur.

#4 Le sens de la justesse

Si le client est peu inspirant ou si sa communication n’est pas sexy, il revient au ghost writer de « traduire » le personnage et ses idées, sans pour autant s’éloigner de la réalité. Même chose du style : le ghost writer qui écrit pour un homme d’affaires doit savoir adopter un ton plutôt bizz. S’il prête sa plume à une star de la téléréalité et autres people, inutile de faire dans le genre « bulle pontificale ». Crédibilité oblige.

#5 La flexibilité 

Le terme « nègre » est tombé en désuétude, mais il s’applique pourtant fort bien au ghost writer. En effet, celui-ci doit s’attendre à devenir un « esclave de luxe ». Par exemple, actualité obligeant, le client peut souhaiter en plein week-end que son ghost writer lui rédige un article d’opinion pour le lundi première heure. Situation qui rappelle au ghost writer qu’il n’a pas un travail « 9 to 5 ».

Ceux qui ont vu le film « The Ghost Writer » de Roman Polanski se font sans doute une idée glamour, sulfureuse ou encore dangereuse du métier de ghost writer. Dans la réalité, il s’agit plutôt d’un échange de bons procédés : le client jouit de la notoriété tandis que le ghost writer sait exprimer celle-ci au plus juste. C’est la rencontre clandestine du fond et de la forme, en somme.

Quand on me lance sur le ton de la provocation : « En fait, vous êtes auteur, mais fantôme ». Pour toute réponse, je signe mon mail « Casper ».