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Il n’est pas aisé de passer de la casquette de rédacteur à celle de correcteur. On n’a pas toujours le temps non plus de différer la lecture de son propre article afin de poser dessus un regard critique. C’est le cas, par exemple, dans la presse quotidienne. Les outils de vérification orthographique, eux, ne sont pas fiables à 100%. Voici quelques trucs et astuces pour que votre texte soit PAP (Prêt A Publier) ou OK pour MEP (Mise En Page), comme on dit dans les métiers de l’édition.

 

1# Lire l’article une première fois et entièrement avant de le corriger

Certains ont cette habitude : corriger à la fois fond, forme et fautes lors d’une première et seule relecture. Or, que l’on soit l’auteur de l’article ou pas, s’y prendre en deux temps permet de :

  • prendre du recul et avoir une vue d’ensemble ;
  • vérifier que l’on n’est pas passé à côté de son message ou que l’on est bien en accord avec le briefing, etc.

Dans le cas contraire, il y a neuf chances sur dix que l’on ajoute des mots, idées ou concepts qui avaient été gardés par l’auteur pour un autre paragraphe. En jouant à cela, on peut même réduire à rien tout un travail de copywriting, voire casser tout un effet.

 

2# Découper chaque mot en syllabes

Dans un second temps, saucissonner l’article a cette fois un sens. Le plus simple est de décomposer chaque mot en syllabes afin de débusquer les coquilles et autres fautes d’inattention éventuelles. C’est le classique « avoir des fesses à fessées » plutôt que « avoir des fesses affaissées ». Je vous l’accorde : on lira plus vite ceci dans un article saisonnier sur les maillots de bain dans un magazine féminin… que dans une thèse de doctorat. Or, quel que soit le sujet traité, on peut vite laisser passer des horreurs de ce type. Raison de plus pour s’arrêter sur tout.

 

3# Procéder au raisonnement grammatical

En parallèle, il s’agit de s’interroger sur la place des mots, leur forme, leur accord, etc. On répond ici à des questions telles que : « Avec quel mot ce verbe ou cet adjectif doit-il être accordé ? » Cela peut paraître froebélien, mais c’est un mal nécessaire. Maurice Grevisse, sors de ce corps !

 

4# Enrichir l’article de synonymes ou métaphores

Il faut savoir varier les plaisirs tant à l’écriture qu’à la lecture. Donc, on profite de la relecture pour alléger le texte de doublons. On remplace ceux-ci par des synonymes, voire des métaphores. Par exemple, dans un article sur une personnalité, on commence par la nommer explicitement. Ensuite, on la définit par sa fonction, ses succès ou autres tournures imagées : le PDG, l’actrice aux 31 nominations, Monsieur 100.000 Volts, etc.

 

5# Uniformiser et remettre de l’ordre

Diversifier son vocabulaire c’est bien, créer de la cohérence dans son article, c’est un must. On peut vite s’y perdre quand un texte commence en « on », se termine en « vous », tout en ayant fait un détour par le « nous ». Un peu de rangement s’impose à la relecture. Même chose pour les temps : sauf effet de style voulu, mieux vaut ne pas alterner le passé, le présent, le futur, et leurs formes composées ou antérieures.

En général, un bon dictionnaire suffit. D’autant que l’on se connaît bien et que l’on sait quel type de faute on fait habituellement. On n’a pas oublié non plus les « Vous me copierez 100 fois le mot ‘professionnellement’. Cela vous apprendra où sont les doubles consonnes ». Relire son propre article n’a finalement rien de difficile. J’espère juste n’avoir laissé dans celui-ci aucune coquille…